Puis-je faire votre portrait ?
English version below
"M'autorisez-vous à faire votre portrait ?" Merci #ME TOO
Souvent cette question est perçue comme une agression, une tentative d'abattre l'invisible rempart qui défend notre sphère privée. Témoigner d’un intérêt bienveillant pour l’image d’autrui devrait être accueilli favorablement, or le sujet est souvent réticent à se laisser isoler et use de prétextes pour esquiver l’exercice. Notre image nous appartient et nous la protégeons jalousement qui la capture risque de la corrompre voire de voler une part de nous-même.
Hélas, la caméra a tout d'une arme. Intuitivement, on se sent comme une proie dans le collimateur quand elle est pointée sur nous. Pourtant, elle ne tire pas, elle s’imprègne ; la dynamique va du sujet au senseur et non l’inverse.
Le portrait est une chasse aux trésor, qui cherche derrière les apparences ce que le modèle réserve à ses proches. Le dialogue, les encouragements établissent la confiance et la connivence nécessaires au succès de l’entreprise. Réussir un portrait c’est faire affleurer l’intimité. L’être latent se dévoile pour que le photographe le dote d’une rémanence.
Il n'est pas aisé de persuader une femme de se laisser prendre en photo. La pudeur mais aussi la peur de ne pas être satisfaite par son image entravent souvent son consentement. Aborder une inconnue dans la rue ou sur le web pour lui dire "m'autorisez-vous à faire votre portrait" tient de la gageure.
Immédiatement, et c'est bien légitime, elle suspecte des intentions malveillantes. Mais grâce à #ME TOO les choses changent, les femmes ont rompu le silence et avec raison agonisent d'injures ceux qui leur ont manqué de respect. Un compte IG ou un Site web est la meilleure preuve de la bienveillance du photographe. Le moindre comportement déplacé provoque de nos jours un bombardement de commentaires vengeurs sur sa page. La complaisance des modèles pour les photos postées est garante de la sincérité des intentions du photographe.
A la belle saison je privilégie les session dans les jardins publics, l'ombre d'un arbre est le meilleur des studios photo.
Je commence toujours une session avec la volonté de faire la plus belle photo qu'on aura jamais fait du modèle, celle que ses petits-enfants montreront fièrement en disant : "Regarde comme elle était belle ma grand-mère".
Max de Zarobe
PS : Pour l'anecdote les compliments les plus flatteurs que j'ai reçus ne venaient pas de mes modèles mais de leurs mères.
**********
"Do you allow me to shoot your portrait?" Thank you #ME TOO
Often, this question is seen as an assault, as an attempt to tear down the invisible bulwark that defends our private sphere. Showing a benevolent interest in the image of others should be welcomed, but the subject is often reluctant to allow himself to be isolated and uses pretexts to dodge the exercise. Our image belongs to us, and we protect it jealously from those who may corrupt it or even steal a part of ourselves.
Alas, the camera looks like a weapon. Intuitively, we feel like prey in the crosshairs when it's pointed at us. However, it does not shoot; it soaks up as the dynamics go from the subject to the sensor and not the other way around.
The portrait is a treasure hunt, which searches behind appearances for what the model keeps for the loved ones. Dialogue and encouragement establish the trust and complicity necessary for the success of the attempt. Bringing out intimacy is the key to a good portrait. The latent being reveals itself, so the photographer endows it with an afterglow.
It's not easy to persuade a woman to have her picture taken. Modesty and the fear of not being satisfied by one's image often hinder one's consent. Approaching a stranger in the street or on the web to tell her, "Do you allow me to do your portrait?" is a challenge.
Immediately, and this is entirely legitimate, she suspects malicious intentions. But thanks to #ME TOO, things are changing; women have broken their silence, and rightfully, they would hurl abuse at those who have disrespected them. An IG account or a website is evidence of the photographer's benevolence. The slightest inappropriate behaviour now provokes a torrent of vengeful comments on his page. The complacency of the models in the photos posted testifies to the sincerity of the photographer’s intention.
In the summer I prefer shooting in public gardens, the shade of a tree is the best photo studio.
I always start a session with the desire to take the most beautiful photo that will ever be taken of the model, the one that the grandchildren will proudly show, saying: "Look how beautiful my grandmother was".
Max de Zarobe
PS: For the record, the most flattering compliments I received did not come from my models but from their mothers.